
La Negrita
Bonjour à tous,
Je m’appelle Loris et la jolie fille à côté de moi c’est Ana. On s’est connu il y a un brin de temps maintenant dans un endroit qui a été super important pour nous deux: L’institut Paul Bocuse à Lyon. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une des écoles de gastronomie la plus prestigieuse de France.A cette époque, je n’avais que 19 ans et c’était ma première année en école supérieure et elle en avait 22 et venait pour un échange universitaire depuis l’Equateur. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans la cuisine de notre résidence étudiante où nous n'avons échangé que quelques regards qui en disaient toutefois longs.
Sorti de l’institut, j’ai décidé de me diriger vers des cuisines renommées et ai eu la chance de travailler dans plusieurs restaurants étoilés avec l’idée de donner le meilleur de ma personne, de faire mes armes en somme !
Durant trois ans, j’ai passé le plus clair de mon temps en cuisine.
Sur les réseaux sociaux je voyais Ana en Colombie, Ana au Pérou, Ana a Miami...
J’avais pour projet de faire un road trip au Mexique depuis déjà un petit bout de temps et j’avais réussi à mettre assez d’argent de côté pour sauter le pas. Au programme : 2000 km dans tout le sud du pays. Ana et moi on s'écrit, à chacune de mes étapes je lui raconte mes aventures. Un soir, on parle de se revoir...Certains diront « Coup de folie », il n'empêche que deux jours après, je monte dans un avion pour Miami.
Nous ne nous sommes plus jamais quittés.
Ana a pris le risque de venir vivre avec moi en France malgré la difficulté pour trouver un titre de séjour. Elle a travaillé sans papiers pendant plus d’un an, vécu avec moi dans 15 m2 en banlieue lyonnaise, le tout à un rythmé effréné ; jusqu'à que nous nous disions « oui » en 2018.
Employé à l'époque dans un restaurant étoilé du centre de Lyon, je rentrais tard, exténué jusqu’à ce que des symptômes de fatigue plus graves se présentent: vertiges, fièvre, insomnies.
Quelques semaines plus tard, le bilan tombait, il s’agissait d’un lymphome de Hodgkin au stade 4. J’ai donc du dire au revoir a mes ambitions dans ce bel établissement étoilé dans lequel je me trouvais et me diriger en urgence en chimiothérapie intense et ce durant 8 mois.
Marié depuis deux mois avec Ana qui n’avait toujours pas de papiers et qui aurait du rentrer pour réinscrire son visa depuis l’Équateur pour vivre légalement en France, je m’attendais à ce qu’elle me dise que c’était trop pour elle, qu’elle ne s’était pas engagé pour ça. Elle a pensée différemment et a fait face avec moi, face à tous les états. Nauséeux, essoufflé, irritable, déprimé... et j’en passe.A peine ce diagnostic découvert, je me suis promis que si je m’en sortais je réaliserai le rêve que nous avions depuis tant de temps: avoir notre restaurant en Équateur.
Hébergé par de la famille, nous avons vécu avec 250 euros par mois pendant toute la période de ma chimio pour pouvoir payer le billet d’avion et les meubles de notre appartement à Quito et sommes parti au lendemain de mon annonce de rémission. A notre arrivée, j’ai immédiatement trouvé un boulot en cuisine. Après tant de mois à m’imaginer mon retour à la vie normale, j’étais surexcité.
Depuis, la pandémie mondiale que nous connaissons tous est passée par là, nous assignant à résidence, loin des fourneaux.
C’est à ce moment que «El sabor de la negrita» est né dans notre cuisine personnelle, un service de livraison de nourriture typique de la côte, une cuisine simple et bien exécutée avec le soucis du respect des traditions mais aussi de l’environnement.
Les difficultés ont commencé à s'empiler, je ne croyais presque plus en nous. Ana, elle, n’a jamais baissé les bras, probablement parce qu’elle n’a jamais sue s’avouer vaincue.
«El Sabor de la Negrita» nous a permis de survivre à un confinement total dans un pays dans lequel les aides n’existent pas, il nous a aussi permis de payer mes examens de médicaux de contrôle et tant d’autres choses.
Nous avons donc choisi d’aller de l’avant et de construire une dark kitchen sur la terrasse de notre appartement de Quito pour continuer de croître et continuer de livrer notre clientèle chaque jour plus nombreuse. Nous aimerions pouvoir installer dans cette cuisine extérieure abritée un four professionnel, un réfrigérateur, un congélateur, une table réfrigérée, une cuisinière à gaz et de l'éclairage...
C'est précisément pour cela que nous avons besoin de votre aide, et surtout pour pouvoir enfin tenir la promesse que nous avions tous les deux faite à ce jeune homme de 24 ans sur son lit d’hôpital le 30 mars 2019.
Merci d'avance pour votre aide quelle qu’elle soit, pour vos partages, pour vos mots doux, pour votre foi en nous!! Nous espérons de tout cœur que notre réussite prouvera au plus grand nombre qu’il ne faut jamais perdre espoir.
Organiser
sellam loris
Beneficiary
Loris Sellam